vendredi 19 août 2011

Saint-Philippe

Écouter le commentaire audio :




Le bastion Saint-Philippe construit pour fortifier l’angle sud-ouest de l’enceinte fait partie avec les courtines qui le relient à la porte de Dinan et au bastion Saint-Louis au sud-est du second agrandissement de la ville (1714-1720).

Tout ce quartier fut ainsi gagné sur la mer sur les plans de l’ingénieur Siméon de Garengeau (Paris, 1647 – Saint-Malo, 1741).

Les  armateurs malouins, enrichis par les armements à la course, la « Mer du Sud » et la Compagnie des Indes orientales de Saint-Malo,  formèrent une société de 24 actionnaires afin de lotir les 44 emplacements de ce nouveau quartier.

Cependant, la construction des maisons fut assez lente : treize maisons seulement étaient bâties en 1725 et quinze autres jusqu’en 1770. Beaucoup d’emplacements situés en arrière durent ainsi servir provisoirement de chantiers, de dépôts de matériaux ou de marchandises.

Ce quartier fut appelé La Californie parce qu’il était habité par les gens qui avaient fait fortune grâce à l’argent du Pérou.

Après 1944, cet alignement remarquable de façades d’architecture uniforme,  le long des remparts a été reconstruit « à l’identique », sous la direction de Raymond Cornon (1908-1982), architecte en chef des Monuments historiques.

L’immeuble à l’angle gauche de l’entrée de la rue de Dinan, dont une souche de cheminée s’orne d’un cadran solaire, fut habité par le fameux Robert Surcouf, de son mariage en 1801 à sa mort en 1826 (1, rue Saint-Philippe). Le bâtiment servit également à l’administration de la Marine.